• Le dilettantisme

    Le dilettantisme

    Oyez, Oyez ! J'ai la solution ! Enfin non pas LA solution mais une solution. Pour quoi ? Mais pour le monde bien sur ! J'ai trouver une manière d'être qui, peut importe l'angle sous lequel je le regarde, reste intègre et ne se laisse pas récupérer par une quelconque force dans l'échiquier des force idéologique. Une logique interne, un mode d'action qui tient à la fois du choix radical et de l'ouverture d'esprit la plus grande.


    Mais je vous sens impatient, avide d'une clef fermant à jamais le placard à monstres de votre jeunesse . Finis les tergiversation sur le sens de tel ou tel action, finis les balbutiements d'un code moral stricte vite brisé quand la distance que vous prenez sur vos choix se révèle être celle, à l'échelle 1/25000, qui sépare vos idéaux de vos agissements quotidiens.
    Ah... Cela me glace quand je pense qu'il y a peu j'étais soumis moi aussi à ces monstres, prenant la forme de questions métaphysique insoluble. Quand la conscience devient gouffre il vaut mieux la refermer avant qu'elle ne devienne le charnier d'idéaux brisé et de velléité d'actions jamais concrétisé sous prétexte qu'elle ne corresponde pas à l'idéal d'absolu que l'on s'est fait de l'engagement.
    Comme c'est révélateur : je parle de ce qui empêche l'action et voilà que je me perd dans une métaphore qui finalement m'éloigne de mon sujet. Allons, trêves de blabla, voilà la solution : le dilettantisme !

    Je vois vos yeux ébahis, qu'y a t il de radical dans cette logique de fainéant ? La curiosité d'abord et le lien entre ces deux notions est tellement évident que je fais mon dilettante et passe sans le prouver: c'est ce qu'on appel du dilettantisme intellectuel, je ne suis pas le premier à l'utiliser. La figure du dilettante se trouve investie d'une radicalité politique une fois situé dans le contexte qui est le notre.
    Dans un monde ou l'on se spécialise dès le lycée en bac scientifique, professionnel ou littéraire ou l'on trace des frontières entre le travailleur manuel et intellectuel le dilettante est celui qui refuse ces choix prémachés. La spécialisation qu'est ce ? La capacité à en savoir de plus en plus sur de moins en moins jusqu'à ce que pour finir on en arrive à savoir tout...sur rien.
    Dans ce monde ou l'on invoque la voix des experts afin de noyer le poisson dans l'eau et mettre ainsi à distance le citoyen lambda, la parole du dilettante, grâce à la multiplicité des expériences qu'il a pu vivre, peut toucher plus de gens et vise à plus d'universalisme.
    Dans ce monde qui fait de la culture du résultat une de ces valeurs les plus profonde, le dilettante, cette grosse feignasse qui ne finis jamais rien ne tombe pas dans le panneaux et résiste !
    On nous fait tout un fromage autour du mythe du self made man, de l'autodidacte qui d'autre qu'un dilettante peut réaliser ce rêve ?
    Je ne sais pas si le dilettantisme est par exemple de droite ou de gauche mais je sais que ces effets concrets sont parmi les plus radicaux que je connaisse. Exemple: il faut aujourd'hui pouvoir se définir rapidement, selon un « statut » : « je suis étudiants », « je suis cuisinier » comme si la vie n'était qu'un énorme speed dating; se définir et se mettre dans des cases comme des grands. Et bien, le dilettante ne peut tout simplement pas et sa résistance va jusqu'à combattre les plus établis des codes sociaux. La vrai radicalité est celle qui ne laisse pas le choix, C'est tout ou rien, ou bien tu prend le temps de savoir ce que je fais, de t'y intéresser ou bien on ne parle même pas, je préfère cela plutôt que de me complaire dans des schéma. Le succédané de la rencontre n'intéresse pas le dilettante.


    De plus, aussi paradoxale que cela puisse paraître pour l'opinion commune le dilettantisme amène à être plus lucide quand au travail des autres.
    Vous allez voire une pièce de théâtre amateur, vous la trouver pourri et voici des heures de travail balayé par un jugement non pas hâtif puisque sans doute lucide mais détaché des réalités concrète de la production. Un jugement qui balaye d'un seul coup le « travail » qu'il y a derrière tout ça. Un jugement qui appartient au monde spéculatif de la morale et de l'intellect.
    Autre exemple : faire ce journal m'amène à lire beaucoup de cette presse là et d'apprécier à sa juste valeur une bonne maquette à base de journaux découpé et un bon article. Je sais quel est la valeur effective de travail il y a derrière tout cela et mon jugement est emprunt de respect.
    Mais il est vrai que les exemple donné pour l'instant sont tiré du domaine de l'amateur.
    Le monde de l'amateur et celui du professionnel ont il deux logique radicalement différente voire opposé ? Par exemple, les compétence acquise au torchon me servirait elle dans le cas ou je serais engagé au monde par exemple ? La réponse est nuancé car même si écrire forge dans tout les cas, pourrais- je m'astreindre à une « demande », remplacé mes codes par d'autres ? Le côté extrêmement personnel de chaque projet amateur vient de cette possibilité à pouvoir s'astreindre de ce qui fait les contraintes d'un métier. On pourrait même définir le professionnelle de chacun comme étant la capacité à pouvoir supporter des contraintes de plus en plus lourde tout en gardant une part suffisamment grande d'integriter pour ne pas être noyer dans l'anonymat. Car c'est bien à l'anonymat que conduit le « professionnalisme » dans le sens ou cela aplanie les différences, uniformise. Un type fera la plonge de la même manière que celui qui l'a précéder ou le remplacera pour la simple et bonne raison qu'il s'agit de bon sens face au travail : je ne vais pas travailler plus juste pour garder de l'identité ! J'applique des solutions que je juge les plus efficace. Ceci est un exemple des m mécanisme qui mène à l'aliénation ce principe que tout le monde utilise mais dont personne n'a réellement analysé les mécanisme.
    Bon, on en arrive à la politique bien évidemment. Car si le professionnel est synonyme de l'efficacité, c'est que l'idéologie est passé par là. On pourrait par exemple décider que le crédit de professionnalisme que l'on accorde à tel ou tel chose (en général ces « chose » en question sont des hommes, ah! dur monde que celui de la réflexion) serait en rapport avec le degré de créativité que l'on y trouve. On ne peut bien sur pas enlever l'efficacité de l'équation car comme nous l'avons vu il s'agit souvent de bon sens (être créatif à tout pris serait une autre forme d'aliénation,) mais au moins réajuster le degré de priorité que l'on accorde à la créativité face à l' efficacité. Maintenant vous me croyez quand je vous dis que le dilettantisme permet de ne pas se compromettre dans beaucoup des travers de notre monde ? A moins que vous n'ayez pas fait le lien direct qu'il y a entre efficacité et course au profit de gros capitaliste de merde et celui qui unit dilettantisme et amateurisme( au sens noble du mot, « amateur de ») Cette logique là pose les bases d'un monde radicalement opposé en ce sens qu'il change le rapport que l'on a, ou pourrait avoir au travail.

    En fait, j'ai menti. Le dilettantisme est de gauche, du moins celui dont je vous parle en ce moment. Pas celui que promeut le pouvoir, celui qui fabrique des chanteur interchangeable à la télévision ou qui fait intervenir Philippe Val sur des émissions de politique internationale. Ce dilettantisme est synonyme d'incompétence. Celui qui fait que l'on passe (toujours à la TV) d'un sujet à un autre sans prendre le temps d'analyser fondamentalement ce qu'il représente et en quoi ils sont lier à des causes profondes. Mais comment pourrait-il le savoir eux qui sont des professionnelles des médias, passer maître dans l'art du commentaire, ce qui consiste à ne savoir rien... sur tout !


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