• "QUI NOUS GARDERA DE NOS GARDIENS?"

    Des artistes, il y en a quand même des balèzes, dont l'univers est si fort qu'ils arrivent à dépasser le cadre dans lequel ils se produisent. C'est le cas de nombres des peintres de Cobra que j'ai pu admirer à Bruxelles durant la rétrospective qui leur est consacrée (7 novembre 2008 au 15 février 2009 ).Mais une série de macro événement est venue rappelé à ma mémoire les raisons du dégout profond que j'éprouve face aux musée en général, notre rapport à la culture en particulier et d'extrapolation en extrapolation mon dégout du monde dans lequel nous vivons!

    GONZO!!!!!!!!!     GONZO!!!!!!!!!     GONZO!!!!!!!!!     GONZO!!!!!!!!!


     

    Et ouais!

    Tout a commencé par cette voix mécanique et froide, tous aussi dégueulasse que les autres voix mécanique et froide que l'on peut entendre dans nos contrée, du carrefour au métro (Quoique de temps en temps, le contrôleur SNCF Avé l'accent du midi « Montélimar 2 minutes d'arrêt » me fasse bien marrer) . Cette voix nous rappelais que le musée fermait ses portes dans dix minutes et nous enjoignait «  à [se] rendre dans la boutique du musée si [nous] le souhait[ions] » bien sur.
    L'annonce sonnait comme le début d'un contre la montre et je courrais dans l'espoir de voire une dernière peinture « forte » et pouvoir vraiment la regarder faisant le choix de sacrifier le reste de l'expo. Mais étais-ce le bon choix? bien sur je tergiversais et me retrouvait bientôt dans la salle exposant les archives de la revue « Cobra » et de « surréaliste révolutionnaire » celles qui critiquait Breton et les surréalistes. Je m'étais soigneusement réservé cette salle ou la matière est intellectuel afin de pouvoir la contempler à la lumière des ½uvres encore en tension en moi. La lecture en diagonale absolument inutile fut un de ces cas bien connus de boulimie du savoir mêlé à la logique du « Je veux en avoir pour mon argent »   Vite! Voilà qui est fait! Encore un tableaux, juste un seul! Mais je tombe nez à nez avec la personne qui m'accompagnait décidé a voire elle aussi ladite salle. Changement de direction, je l'y emmène mais notre élan est brisé par les gardiens du musée. Ils étaient, un instant plus tôt, aussi mort que des statuts, le regard hagard, le cul posé sur leur chaise. Mais la voix a parlé! A voix mécanique répond homme robot omnibulé par la perspective de rentrer chez soi (ce que moi même, les rares fois ou j'ai travaillé ai ressentit) les voilà maintenant dans leur veste de tweed rouge qui s'avance, quadrillant l'espace pour canalisé le flux de spectateur vers la sortie, répétant à la perfection la formation « jarcler-les-gens-le-plus-vite-possible-pour-rentrer-chez-soi » qu'ils ont du avoir tant il y avait du professionnalisme dans leur méthode.


    GONZO!!!!!!!!!

    Ça y est!
    Nous ne sommes plus qu'une poignée d'irréductible
    parqué dans la dernière salle ou ils ont réussit à nous diriger!


    GONZO!!!!!!!!!     GONZO!!!!!!!!!     GONZO!!!!!!!!!     GONZO!!!!!!!!!


    ...........Tous solidaires mais gaspillant l'essentiel de notre concentration à vouloir rester le plus longtemps possible plutôt que de regarder Alechinsky. Et si nous refusions tous de sortir? Emploieraient-ils la force? Nous gazeraient-t-ils? A un moment, un des clients (Le glissement sémantique, passant de spectateur à clients s'étant comme par hasard produit au même moment que les gardiens , dans leur veste rouge symbolisant le bon goût, devenait ce qu'il n'avait pas cesser d'être: des flics, des porteurs d'uniformes de plus dans notre...monde de merde!) Un des clients, disais-je, ne tint plus. Et joua au jeu de celui qui sera le plus mesquin dans sa manière d'interpréter le règlement. Il était cinq heure moins cinq, il restera jusqu'à cinq heures comme cela était indiqué! Un des flics mis en avant le fait que si Mr le chieur était là aujourd'hui c'est qu'il ne travaillait pas le dimanche! Oh bichette! Encore une victime de la crise sans doute. Sans doute le dimanche était-il le seul jour ou il pouvait se faire masser ses fessier meurtri par tant de position assise. Le voilà maintenant qui téléphone afin de demander du renfort! Moi pendant ce temps, j'observe la scène de mythoscandale , je ne fais rien (sans doute paralysé par cette peur que l'on ressent à l'étranger, qui fait que l'on ne veut pas interférer dans des affaires qui sont régie par d'autres m½urs que les notre, a moins que ce ne soit par un fabuleux manque de burne, aller savoir?) Et je me dis qu'ils n'ont pas du daigné regarder l'expo. Ou alors ils l'ont regardé de l'oeil de celui qui voient mais ne regardent pas, l'½il de ceux qui s'éveillent car on leur dit de s'éveiller devant tel ou tel peintre, de lire tel livre. Ce même ½il qui une fois au bar, à l'université ou devant une nana tentera de reproduire le copier coller médiocre qu'il a ingurgité, se perdant dans des spéculations sur delacroix, Baudelaire ou peut importe les noms. Cet ½il là comprend bien vite que ce qui l'excite , ce qui éveil ses sens, c'est le miroir glorificateur que lui renvoi une autre ½il. Celui ci, crédule, appartient à son interlocuteur visiblement novice. Alors la culture devient référentiel, instrument de pouvoir et de détermination du statut social. Alors on se met à croire que la rigueur en art consiste à savoir si tel album des sex pistols est sortis en mai ou juillet 77.
    C'est contre cette manière de consommé de l'art que s'est élevé, entre autre, le mouvement cobra. Ils avaient beau être magnifiquement exposés avec de belles lumières, un budget communication élevé et l'insigne privilège de voire leur slogan reproduit sur des mugs cette exposition puait.

    GONZO!!!!!!!!!

    -Snif,Snif...Tu sens quelque chose toi?
    -Bah...heu...non...



    Ou peut être justement qu'elle ne puait pas assez, peut être que les murs blanc des hôpitaux/musée qu'affadisse les regards vides des spécateur « in », peut être que ces murs n'était et ne seront jamais fait pour accueillir la peinture. Je pensait à tout ça en longeant les couloirs blêmes de nos institutions aseptisé, Ce n'est pas de leur fautes aux videur, me disais-je, ils n'ont fait que faire leur boulot.... Ha! Je déteste ce raisonnement car s' il faut des flics,ne nous leurrons pas, ce n'est point pour protéger les ½uvres des voleurs mais car chacune d'entre elles vaut plusieurs millions d'euros et cela sera toujours de même tant que nous ne reviendront pas sur le postulat de base de notre société, la propriété privé. Voilà les grand mots qui débarquent et on voit planer sur cette article les spectres de concept honnis ou bien sanctifiés comme « marxisme » ou « surréalisme ». Mais pour quoi peignaient-ils aux juste ces constant , ces corneille? C'est si facile à oublier les idées et puis les organisateurs n'ont pas intérêt à mettre en avant l'adéquation entre pensé et action qui était le moteur de tout ces mouvements d'avant garde car à la comparaison les institutions culturelles ne sont, elles, cohérente que dans la recherche avide du pouvoir. Exposition vitrine, culture évènementiel pour un monde ou les différentes spiritualités se tirent la bourre. On decontextualise la création pour la hisser sur le piédestal de l'esthétique, là ou l'art perd tout et ne gagne rien. Par angoisse, angoisse de n'être qu'un « domaine » parmi tant d'autre coupé du monde, l'art se définit, spécule sur la délimitation de ses frontières se retrouve coincé dans l'infernal fuite en avant pour se trouver un sens, quel beau cercle vicieux! Le gardien, le voleur et la propriété privée font partie d'un grand tout. L'art, les institutions et la perception de la réalité aussi. Et il nous faut plus d'une arme pour le combattre. Je pensait à cela en recupérant mes affaires du casier en ferraille ou elles attendaient. Je m'apprêtais à foutre mon manteau, aller au dehors après une retraite dans ce qui aurait pu être un « lieu publique ». aurait du être un lieu publique. Alors il ne nous reste que la rue comme horizon, du moins là ou le désert de l'hygiène n'a pas étendu son territoire, ce qui en Belgique se révèle être les friteries...

     
    A lire absolument, la reedition des 10 numeros de la revue cobra, paris, 1980



    GONZO!!!!!!!!!     GONZO!!!!!!!!!     GONZO!!!!!!!!!     GONZO!!!!!!!!!
     
     

    paru dans le torchon 5 mai 2009


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